L'I.A, vers une forme d'intelligence exhaustive basée sur le savoir humain ?

Gemini, l’intelligence artificielle de Google

Qu’est-ce que Gemini ?

Avec un peu de retard et après Bard, qui fut un premier jet, la firme de Mountain View lance Gemini, nom de code d’un projet de recherche datant de 2020, qui a pour objectif de développer une intelligence artificielle ( I.A ) capable de maîtriser le langage naturel, c’est-à-dire le langage utilisé par les humains pour communiquer.

Techniquement, Gemini repose sur un modèle de traitement du langage naturel (LLM) maison, entrainé par Tensorscore ( asic ) qui sont des microprocesseurs optimisés pour un seul type de travail. Un réseau neuronal profond appelé «transformer » permet à Gemini d’apprendre à partir de vastes quantités de données textuelles, ce dont Google qui a indexé l’ensemble (ou presque !) d’internet ne manque assurément pas…

Gemini se distingue aussi par sa capacité native à intégrer des connaissances provenant de sources externes, telles que des bases de données, des images, des vidéos ou des sons. Il peut ainsi répondre à des questions complexes, résumer des informations, rédiger des textes originaux ou dialoguer avec des utilisateurs.

Quelles sont les applications potentielles de Gemini ?

Comme son concurrent direct Chat GPT, Gemini vise de nombreuses applications dans des domaines variés (vous avez dit tous ? ) tels que la médecine, la santé, l’éducation, le journalisme, le divertissement, la traduction ou la sécurité, pour ne citer qu'eux...

Ainsi, L'I.A de Google pourrait aider les étudiants à apprendre de nouvelles langues, assister les médecins dans le diagnostic ou la prescription, produire des articles de presse ou des scénarios de films, ou encore détecter des menaces ou des fraudes, notamment.

Gemini pourrait également devenir un assistant personnel intelligent ( vous avez dit vraiment ? ) capable de gérer des tâches quotidiennes comme la réservation d’un billet d’avion, la commande d’un repas ou la planification d’un rendez-vous. Gemini pourrait aussi, et c'est nouveau, offrir une compagnie ou un soutien émotionnel aux utilisateurs, en adaptant ton et style à leurs besoins et à leurs préférences, ce qui le démarquerait fortement des I.A actuelles.

Enfin, fort de son gigantesque corpus d’information, Gemini pourrait être un outil de création et d’innovation, en proposant des idées, des solutions ou des perspectives nouvelles aux utilisateurs, en fonction de leurs domaines d’intérêt ou de leurs problématiques. Gemini pourrait ainsi stimuler la créativité, la curiosité et la découverte, sans pour autant la remplacer.

Quels sont les défis et les enjeux de Gemini ?

Gemini est un projet ambitieux et complexe, qui soulève des défis techniques, éthiques et sociétaux. Sur le plan technique, il doit faire face à des problèmes de fiabilité, d'équité et de sécurité.

Gemini doit aussi être capable de fournir des réponses pertinentes, cohérentes, exactes et vérifiables, tout en évitant les biais, les erreurs, les contresens ou les manipulations, sans oublier de s'adapter à des contextes, des situations et des utilisateurs variés, tout en respectant les lois et les règles...

Sur le plan éthique, Gemini doit respecter les principes de transparence, de responsabilité, de justice et de bienveillance. L'I.A de Google doit pouvoir expliquer ses raisonnements, ses sources, tout en reconnaissant ses limites et ses incertitudes. Gemini doit également protéger la vie privée, les droits des utilisateurs, tout en évitant les discriminations, les préjugés ou les abus, ce qui a tout du défi insurmontable pour un humain, mais peut-être pas pour une I.A ?

Enfin, et c’est valable pour toutes les I.A actuelles, Gemini est faillible, ce qui signifie que les résultats donnés par ces entités informatiques doivent être vérifiables, et c’est sans doute là que se cache l’un des pièges principaux de l’intelligence artificielle générative : ses résultats sont si bien présentés, si bien étayés, si pertinents dans l’écrasante majorité des cas, que le risque est grand de se fier aveuglément à un logiciel qui, bien souvent, en sait (au moins quantitativement) plus que nous sur le sujet abordé…

Il est donc crucial de ne pas oublier que pour les sujets importants, un humain qualifié — voire spécialisé — doit « rester dans la boucle » afin de valider la pertinence d’un texte, d’une recherche, d’une analyse, ou d’un… ordre de tir, car ne nous leurrons pas, les performances actuelles des I.A, comme leurs promesses futures sont telles, que tous les champs d’applications ou presque vont être investis, y compris celui de la défense, ou une erreur peut avoir des conséquences autrement plus dramatiques qu’une mauvaise interprétation de texte…