Une FaBLab, ici à la Cité des Sciences, à Paris.

Fab lab, contraction de Fabrication Laboratory est un terme qui vit le jour au MIT (Massachusetts Institute of Technology) une célèbre université américaine située près de Boston. Là, vers la fin des années 1990, en plein essor de l'informatique personnelle, un chercheur nommé Neil Gershensfeld mit au point un programme de conception et de fabrication d'objets par voie numérique et collaborative dans l'esprit de la licence GNU.

Concrètement, les plans numériques de n'importe quel objet sont réalisés par toutes personnes en possédant les compétences. Ensuite, ils sont mis en réseau, à disposition de tous, et acheminés jusqu'à une Fab Lab qui se chargera de réaliser l'objet qu'ils décrivent.

Pour cela, cet atelier collaboratif d'un genre nouveau est équipé de machines numériques, souvent en libre usage : ordinateurs, fraiseuses, découpeuses laser, ponceuses de précision, ces moyens sont acquis en communauté, parfois en seconde main. Toutefois, la machine phare de ces lieux, celle qui permit l'essor du concept, est sans aucun doute l'Imprimante3D, directement alimentée par des plans numériques, elle permet de créer, par superposition de couches successives de matière (polymères, bois liquide, voire certains métaux) l'objet souhaité !

Ainsi, les processus de fabrication, jusque là très complexes, permettant la production de quelques pièces (ou de petites séries) ne seraient plus le seul apanage de l'industrie. Avec les Fab Labs, qui mettent à portée de toute personne motivée la possibilité de créer une pièce ou un objet quelconque, c'est peut-être la fin du navrant concept de l'obsolescence programmée, car un appareil endommagé pourra être réparé en réalisant et en remplaçant seulement la pièce usée, voire en l'améliorant pour étendre sa durée de vie ou ses fonctions !

Pour certains, la démocratisation des Fab Labs pourrait encourager de nouvelles habitudes de production locales, plus artisanales, plus proches de l'usager final, plus écologiques aussi. Pour d'autres, les Fab Labs ne sont qu'une mode réservée à un petit nombre de bricoleurs idéalistes, férus d'informatique et de mécanique, qui n'arriveront jamais à égaler la qualité des pièces et des objets produits par l'industrie...

Les avis sont donc partagés.

Et si, pour conclure, les Fab Labs inauguraient une nouvelle tendance de production, plus participative, plus ouverte, plus accessible ? Et si, sans prétendre remplacer les produits industriels, elles mettaient en place une nouvelle filière de production adaptée aux petits objets ou à la réparation de plus grands, particulièrement dans les pays défavorisés ?

Parions que comme pour le logiciel libre dans le monde des logiciels commerciaux, il y a dans le monde de l'industrie une place pour la fabrication libre, et ce d'autant que les deux modes pourraient idéalement se compléter, notamment pour le prototypage ou le service après-vente.